La RNR du Sébastopol subit depuis le début du printemps une épizootie d’Influenza Aviaire sans précédent
Nous nous sommes rendu sur le Polder du Sébastopol du 23 au 28 juin afin d’effectuer un suivi de la colonie et nous avons assisté à la mort de centaines de poussins de Sternes, de Mélanos, de Rieuses, n’épargnant pas les Avocettes du secteur.
Le virus s’est infiltré sur le site à la mi-avril probablement par une Mouette Rieuse retrouvée morte et porteuse du H5N1. La colonie de Rieuses des îlots de la Loire (Blois) étaient déjà contaminées.
Les semaines passent puis à la m-mai ce sont une soixantaine de cadavres de Caugeks et quelques Mélanos qui sont observés.
Entre le 15 mai et la mi-juin la situation se stabilise, c’est l’époque des naissances.
Vers le 20 juin un nombre anormal de poussins mort est relevé et la maladie s’emballe; des centaines de gros poussins sont décimés en quelques jours ainsi que des adultes.
A notre départ le 28, la situation est catastrophique; 90% des poussins de Caugeks sont morts sur la grande lagune alors que 3000 couples y nichaient quelques semaines auparavant. Bien qu’étant intervenu plus tardivement, les Mélanos sont elles aussi fortement impactées avec une grosse quantité de poussins morts. Les adultes quant à eux étaient retrouvés morts sur les reposoirs à proximité de la réserve.
C’est un spectacle de désolation que nous laissons derrière nous. Depuis 10 ans que nous fréquentons assidument ce merveilleux site de reproduction nous voyons ces ilots habituellement blancs d’oiseaux à cette période se transformer en cimetière de désolation.
Cette épizootie frappe durement la plus grande colonie de mouettes mélanocéphales de France qui comptait en début de reproduction pas moins de 4600 couples, année qui devait être exceptionnelle.
Les nouvelles qui émanent des autres sites de reproductions sont tout aussi alarmantes : Aprés les îlots de la Loire touchés en mai, les colonies Camarguaise où nichent prés de 4000 couples sont également impactées. Celles de l’Europe du Nord et de l’Est ne sont pas épargnées.
Encore une année sombre pour le oiseaux marins en général et pour la Mélano en particulier.
C’est dans ce contexte trés particulier que le baguage de jeunes non volants à quand même eut lieu. Adoptant un protocole sanitaire trés stricte et minimisant le taux de capture ainsi que notre présence sur les lieux.
217 jeunes oiseaux ont été bagués lesquels permettront entre autre de connaitre le taux de survie de cette génération 2023 confrontée à cette épizootie.
Crédit photos: Joëlle Quentel & Clément Rataud